Phyllis et Henry

Pièce de théâtre

2 personnages (féminin masculin)

Ecriture : David R Belair 

Année 2017

Ces deux là se sont trouvés et pourtant ils se cherchent et font tout pour ne pas se retrouver alors que c'est tout ce qu'ils souhaitent ardemment. 

HENRY

Un jeu ?

PHYLLIS

Comme un défi ; vous avez retenu mon attention, suscité ma curiosité et apprécié de savoir que vous aviez intrigué

HENRY

Il est tard en effet. Je vous laisse le soin de trouver un jeune amant plus prompt à veiller tardivement

PHYLLIS

Je me sens lasse également. Vous aurez eu mon attention jusqu’à son déclin soudain

HENRY

Et pourtant vous êtes d’une si vulgaire banalité. Ce qui est un jeu pour vous c’est de ma vie dont il s’agit. Mais vous êtes encore plus désirable que les médiocres petites idiotes qui gisent là. Pour un soir vous avez mes respects, jeune femme

PHYLLIS

Tout échange soit-il reste une joute, une joute peut avoir des enjeux importants mais joute elle demeure.

Banale, je ne le pense pas et si ainsi je manque d’humilité je le revendique. Je suis ravie d’obtenir votre respect, plus encore votre possible désir. Cependant je ne connais pas encore le flatteur. J’ose espérer ainsi voyez-vous vous revoir à une prochaine occasion

HENRY

A mon avis vous seriez déçue. On ne peut guère vivre sa vie et la rêver encore. Vous devriez vous rendre disponible. D’ailleurs vous l’êtes, restez-le.

PHYLLIS

La réalité n’est parfois pas vraisemblable, dit le proverbe, la réalité peut alors être belle, peut-être. Me rendre disponible ? Je peux l’être à qui sait inviter. Comment voulez-vous que je puisse me détourner de vous en ne proposant que des propos suscitant interrogations et réactions ? Chaque phrase appelle un commentaire !

HENRY

Oui c’est bien cela, faites vous invitée, vous êtes de bonne compagnie. Même au lit, vous trouverez plus aisément le sommeil.

PHYLLIS

Que me vaut ce mépris ?

HENRY

Ah non ! Ce serait à moi de crier, Que me vaut cette comédie !

PHYLLIS

En aucun cas je me suis moquée ou amusée, pas de comédie de ma part. Vos propos étaient méprisants, cela me semble injustifié

Un silence